SALON DU LIVRE 2012: la pêche à la ligne!

Tout est design aujourd'hui: les moyens de transport; les objets; les lieux... Tout, sauf une exception: le Salon du Livre. L'affiche est toujours gnangnan. La scénographie, digne d'une kermesse d'école primaire. La signalétique, labyrinthique.

Mais cette année, censée rendre hommage aux Lettres Japonaises, fait surtout la part belle aux mangas et autres dérivés. Grand absent du Salon, Murakami, auteur du best-seller formi-diable 1Q84, n'a rien raté. BD et ateliers obligent, les prépubères ont déferlé sur les stands de "cosplay". Un étalage de confiserie a même été prévu à leur intention. (A quoi ont servi les campagnes contre la mal-bouffe?)

En revanche, pour les écrivains japonais, aucun effort de décoration. Nulle branche de cerisier pour habiller les tréteaux d'un étal garni de livres. Et puis, pourquoi annoncer un Spécial Japon, et se retrouver au milieu des boubous de conteurs d'Afrique, d'écrivains d'Océanie ou de Guadeloupe?

Aucune cohérence thématique. Quelques écrivains russes; une poignée d'auteurs d'Outre-mer; un cortège de Japonais; des représentants du livre numérique... et quelques écrivains français ou "écrivants", plus occupés à recycler qu'à créer. Ou à faire des sourires de mérou, une coupe de champagne, à la main.

La pêche à la ligne, ce Salon. Il faut vraiment s'accrocher pour avoir envie de lire, de découvrir un auteur...

Céline l'affirmait déjà dans Voyage au bout de la nuit: "des pots en masse. Et peu de confiture".

Toujours d'actualité.